Vers une quatrième Union?

Les contours déchiquetés des montagnes apparaissent bien vite, sombres et rougeâtres. Des relents iodés, en provenance de la mer toute proche, parviennent à la petite silhouette qui chevauche une wyverne caparaçonné. Elle semble vouloir se faire discrète, volant dans l'ombre, guettant le moindre bruit. Enfin, elle aperçoit son but, qui s'esquisse sous le regard traître de la Lune. Elle lâche un ricanement de joie et entame sa descente. Faire vite, s'emparer des précieux documents et repartir sans un bruit voilà l'objectif. Simple, efficace et rapide. Un coup de vent et elle aura disparue.

Dissimulant sa monture dans un bosquet, elle pénètre dans le bâtiment, silencieux, paraissant vidé de ses occupants. Les couloirs s’enchaînent, et, sans rencontrer d'obstacles insurmontable, elle parvient vite devant la porte massive d'un bureau. Sur le bois, un petit écriteau simple : « Boss ». Nouveau ricanement tandis que l'ombre entreprend de crocheter la serrure. Celle-ci s'avère plus ardue que les précédentes, rien d'étonnant, elle avait prévu. Et, après quelques minutes de lent travail, le mécanisme finit par rendre l'âme dans un dernier déclic. Soudain, des pas suivit de deux voix féminines se font entendre. « Bordel, quelle mission de merde. J'ai de la boue plein les bottes ! » Des rires s'élèvent, les bruits se rapprochent dangereusement. « Bah, ça valait le coup. Tu imagines si quelqu'un l'avait récupéré avant nous ? Là, ç'aurait été plus problématique Iræ. » « C'pas faux Cin, c'pas faux. »

La mystérieuse présence se glace, se rendant brusquement compte qu'elle n'a nulle part où aller. Elle s'engouffre dans le bureau en toute hâte, refermant la porte. Une alarme se déclenche malheureusement, alarme que l'ombre aurait pu désactiver sans cette foutue précipitation. Elle étouffe un grognement, se cache dans un recoin et jure, jure sur les couilles de Sargeras, tandis que les deux femmes déboulent dans la pièce. « La serrure a été forcée ! » Dissimulé derrière un petit meuble, observant la pandarène et l'elfe fouiller la pièce, la silhouette sybilinne entrevoit une chance de s'en sortir. Sans hésiter plus, elle fonce et s'enfuit dans la nuit tandis que les deux guerrières retournent encore la pièce.

Quelque jour plus tard, dans une taverne discrète. « Bon, on a fait l'inventaire, rien n'a été volé. » « C'est déjà ça, le boss garde un paquet de documents précieux là-dedans. L'or est ailleurs, si quelqu'un est venu, ce n'est pas pour ça. » « Hm. Ness a jeté un œil aux serrures forcées. Ça été fait par quelqu'un qui en a l'habitude. De plus il fallait un minimum connaître notre organisation pour savoir qu'il n'y aurait personne ce soir. » « Quelqu'un de la maison aurait fait ça ? » Un lourd silence s'abat sur la table. Les deux femmes se contemplent un instant, songeuses. La paladine finit par reprendre la parole. « Je ne vois qu'une personne. » « Et moi donc... Depuis que le boss s'est absenté, les choses ne sont plus les mêmes. » L'elfe hoche vivement la tête aux dires de la chaman. « Les charognards sont de sortie... On devrait reprendre les choses en main avant que ça ne dégénère plus. » « Je suis d'accord mais comment ? Après tout, nous n'avons aucun pouvoir... légal sur l'Union. » « Et pourquoi ne pas le prendre alors ? En temps de crise, la pire chose est la dispersion des troupes. Il nous faut un commandement pour nous recentrer et éviter l'éclatement. C'est un peu extrême comme solution mais parfois, c'est ce qu'il faut... »

Un gobelin arrive soudain, un grand sourire aux lèvres. « Alors les poulettes, on vient michtonner sans moi ? » « Vin. On parlait justement de quelque chose qui pourrait t’intéresser. » Sans avoir eu besoin de se consulter, les guerrières en sont venues à la même conclusion. Surveiller le voleur, garder un œil sur lui, histoire qu'il ne tente rien de … préjudiciable. Lui proposer un accord juteux pour le garder sous contrôle, tout en préservant l’organisation.